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Une semaine au côté du Mouvement des Sans Terres

On vous fait remonter le temps - Première semaine de juin

La couleur de la semaine : le rouge.

Notre famille de la semaine : le peuple.

Le cris de guerre : rendre à la terre sa fonction sociale, la production.





Bienvenue avec nous pour un tour des assentamentos du MST. Une semaine placée sous le signe de la collectivité (pas toujours évidente) et, encore une fois, de la lutte pour la terre. Cela en deviendrait presque lassant, nan ? Que nenni. A chaque fois nous sommes plongées dans un nouveau contexte, une nouvelle histoire, une nouvelle lutte.

Dimanche 4 juin : chegamos em Belém [1]

Point de nouvelle de notre contact du MST : Ulisses. Tant pis, nous allons attendre avec un açaï. Avez-vous déjà goûté à cette baie violette qui pousse sur un palmier ? Peut-être, elle commence à être commercialisée en France pour ses valeurs nutritionnelles. À ce qui paraît elle aiderait à faire maigrir et augmenterait la libido (là on vous sent tout de suite plus attentif). En tout cas, il est sur que vous ne l’avez jamais goûtée comme ici au Para, son berceau d’origine.. Avec un peu de farinha et du sucre si vraiment vous êtes un bec sucré. Certain la mange même avec du poisson frit !

Aquarelle Clémence Plantation d'açaï d' 1 an Baies d'açaï Un régal !

Voilà, après 2 heures de discussion avec le MST, on comprend enfin qu’est ce qu’est le MST mais aussi qu’elle sont les différences avec la CPT. Comme quoi croiser les points de vue, les informateurs, c’est toujours nécessaire. Si vous aussi vous avez envie d'en savoir plus :

Lundi 5 juin : assentamento Martires de Abril chez Paulinho et Carla

Début d’après midi, nous voilà sur l’île de Mosqueiro dans l’assentamento Martires de Abril, accueillies comme il se doit avec un açaï. C'est l'endroit rêvé pour créer un assentamento, proche de Belém (capitale du Para), au bord de la mer douce (oui oui, ici le fleuve est si grand qu'on se croirait à la mer), un climat agréable, des touristes qui consomment ... Mais pour obtenir un tel cadre de vie il faut se battre. Ce n’est qu’après 9 ans de luttes et quatre expulsions que le MST arrive à récupérer cette terre en 2008. Pourtant, le propriétaire de la terre était en irrégularité : après avoir épuisé la terre à coup de produits chimiques et de monoculture de coco, il l’avait hypothéquée et profité des aides de la banque pour investir dans une entreprise automobile … Aujourd’hui ce sont trois assentamentos qui ont été créés à cet endroit, donnant accès à une terre à plus de 300 familles. La proximité de la ville donne un statut particulier à ces assentamentos. Les habitants ont reçu qu’une petite parcelle de 15 ha (pour le Brésil c'est peu) pour subvenir à leurs besoins. C'est peu, surtout que sur ces 15 ha il faut conserver 80% de forêt … Après calcul, il ne reste plus grand chose. Votre œil d’expert voit tout de suite l’importance de l’agroéocologie et de l’agroforesterie dans une telle situation: intensifier la production dans un petit espace en utilisant les ressources de la nature. Diversifier sa production pour essayer d'avoir toujours quelque chose à se mettre sous la dent. Des arbres fructifères qui font offices de forêt .

Ces principes, le MST essaye de les inculquer dès l’accaparement de la terre et après, quand les familles sont installées, à travers des ateliers participatifs.


Nous logeons chez Paulinho et Carla, un couple de militants du MST qui animent la communauté vers cette transition agroécologique.

Ils sont venus ici en 2012 car il n'y avait aucun avenir pour eux en ville. Pas de travail, pas de quoi se nourrir, ils sont venus ici par nécessité de cultiver une terre. Venus ici à la recherche d'idéaux : indépendance vis à vis du capitalisme, liberté de consommer une nourriture de qualité . Malheureusement, malgré le fait qu'ils essaient de construire leur système agroforestier, la terre est encore trop mauvaise pour obtenir une production. Et puis l’été en mène son lot de touristes inconscientes. Une cigarette oublié et c'est leur travail qui part en fumé. Il y a deux ans, ils ont perdu tout ce qu'ils avaient planté dans un incendie. Incendie qui aurait pu être aussi dû à un autre agriculteur pratiquant la culture sur brûlis...


Ils travaillent donc à l’extérieur. Carla est professeur et chaque jour nous parle de l’importance de l’éducation . Elle prêche des convaincues … Paulinho, lui depuis ses 13 ans s'est engagé auprès du MST, animateur à chacune des manifestations, émulateur d’énergie !

Depuis une semaine , un jeune de Brasilia les a rejoint pour travailler sur le développent de leur exploitation. Il veut élever des porcs et met en place les cultures vivrières. Issu d'une fazenda[2] , Carla et Paulinho essaieront de lui transmettre une vision plus sociale de l’agriculture .

Pépinière Les haricots seront plantés entre les restes d'arbres SAF en construction Mise en place des buttes pour le potager


Car eux croient en la réforme agraire . Seulement, ils ne voient pas la réforme agraire comme une simple répartition de la terre. Non, une réforme agraire accompagnée d'une à éducation et d'une revalorisation du monde paysan, une reforme agraire pour offrir un travail à la jeunesse brésilienne, pour lui offrir un échappatoire à la violence des villes. Pour que les jeunes ne soient plus obligés de voler pour gagner leur pain.

Le bord de mer

Mardi 6 juin : persévérance, comment y arrivent-ils encore ?

Ce matin, rendez vous devant le tribunal de justice. Aujourd'hui, peut être, la situation de l’accapamento Chico Mendes va avancer. Cela fait 10 ans que 50 familles occupent les terres d'un fazendeiro qui avait commis un crime environnemental. Ils cultivent ces terres, approvisionnent la ville de Belém en légumes et pourtant, malgré toutes ces raisons, leur situation n'est pas légale. Ils ne devraient pas être là. Ainsi, ils ne reçoivent aucune aide à part celle du MST.


Aujourd'hui pour la première fois, ils ont réussi à obtenir une réunion entre leur avocat et les représentants de l’INCRA [3] et de l'état. Cette discussion, même si elle n'aboutira pas à la création d'un assentamento (ces choses là sont bloquées par le gouvernement), devrait permettre aux habitants de ne plus vivre dans l'incertitude du lendemain. Cette discussion devrait en effet aboutir à la fin des expulsions par les policiers envoyés par le fazendero. Tout le peuple est là, jeunes et vieux, de l’accapamento et d’autres assentamentos, main dans la main pour chanter leur motivation. L’avocat sort. Nous devrions avoir la chance d’assister à l’audience. Deux heures passent, le répertoire de chant est fini tout comme les coxinhas [4] et sorbet du vendeur ambulant. La réunion n'aura pas lieu. Les personnes de l’INCRA et de l’état ne sont pas venues. Le juge savait qu'elles ne viendraient pas. Pourquoi alors a-t-on attendu toute une matinée? Pourquoi le MST n’a pas été prévenu avant ? Comment n'ont ils pas envie de tout casser ? Au contraire, ils nous invitent à faire un churrasco [5] , dans leur accapamento qui ressemblerait presque à un assentamento. Chacun a sa maison de briques, entourée par des cultures de salades, d'oignons et autres légumes. Dix ans déjà. Les lignes des exploitations sont bien tracées, mais jusqu'à quand ?

Avocat avec militants du MST devant le tribunal Para Agroflorestal engagé dans la lutte

Mercredi 7 et jeudi 8 juin : visites au LAPO

Bienvenue chez la voisine de Paulinho et Carla: Théodora, plus connue sous le nom de Théo. Arrivée en 2OO5 avec son mari , ils ont pour projet de vie de prendre dans le même temps soin de leur environnement et de leur alimentation. Et parce qu'ils savent que s'ils ne sont que deux à le faire, ça ne changera pas la face du monde ; ils ont décidé, avec l'aide du MST, de créer un centre de formation et aider d'autres personnes à bien se nourrir. Son mari possède la connaissance, il est directeur de la production au sein du MST et donne des cours d'agroécologie. Seulement, il n'est pas facile de s’alimenter de façon durable sur un terrain envahi par les capins [6], les fourmis et les produits chimiques. Pendant trois ans, ils planifient l’organisation de leur bout de terre, récupèrent le sol grâce à des légumineuses, reforestent et commencent la culture de fruit de la passion pour s’assurer un revenu. On ne vous refait pas une leçon sur l'importance des arbres pour le sol mais comme dit Théo: " Si tu enlèves l’arbre, tu enlèves l’habit de la terre."

À force de travail, de discussion, ils arrivent, eux et tout ceux qui ont participé, à la construction du LAPO : Lote Agroecologique de Production Organique. 4 hectares de système agroforestier diversifié.

Limite avec l'exploitation du voisin, envahie par les capins - Théo au sein de sa "forêt plantée" dans laquelle elle va planter des haricots


Malheureusement, un soir de l'année 2013, son mari est assassiné dans sa forêt. Assassiné parce qu’il était un militant ou parce qu'il s'est retrouvé sur la route de la mauvaise personne ? Car si la proximité de la ville apporte de nombreux clients, elle apporte également voleurs et dealers de drogue… Encore aujourd'hui, personne ne sait ce qu'il c'est passé vraiment. Toujours est il , Théo se retrouve seule alors même que son mari s’occupait à 90% de l'entretien de l’exploitation. La mort de son mari n'a pas été une perte que pour elle mais bien pour toute la communauté. Après cette tragédie, beaucoup de personnes sont parties, par peur. Le groupe de producteurs organique est disloqué.




Elle se retrouve donc seule, une femme seule. Elle décide alors de se lancer dans la recherche: l'histoire de la vie des femmes. En tant que femme elle était déjà sensibilisée à l'importance de la place de ce genre au sein de la société. Mais ses recherches lui donnent envie de défendre cette place. Elle crée alors un groupe de femmes. Elles partagent leurs connaisses, font de l’artisanat (savons, parfums, huiles essentielles, …), participent à des marchés. Aujourd'hui c'est son principal travail.



Théo nous présentant les produits artisanaux


Pour entretenir son exploitation, elle s'appuie sur les nombreux partenaires qu’elle a créé au fil du temps avec son mari : des chercheurs de l'EMBRAPA [7] ; des étudiants de l'université qui viennent développer des projets et faire des stages. Encore une fois, la proximité de la ville facilite les échanges. Il y en a qui viennent l'aider à travailler et d’autres qui lui achètent des produits. Ceux qui aident à récolter repartent avec une part des fruits du travail. Elle approvisionne également un groupe de consommateurs de produits agroécologiques (les brésiliens essayeraient ils de copier nos AMAP ?). Il existe également des échanges de connaissances , de semences entre les différents assentamentos du coin. Tout cela n'est pas forcément grand chose mais ce qui est important, c’est le sentiment de coopération !


Produire de façon agroécologique ce n'est pas seulement faire de la production organique . C'est allier les cultures et les personnes. Diversification et coopération tant au niveau des plantes qu'au niveau humain !


Préparation des semences Théo cuisine la pupunha Préparation de plantes ornementales et médicinales pour la vente


Nous faisons aussi parti de cet échange. Venues ici pour aider et apprendre. Apprendre le goût de la pupunha , cette baie de palmier qu'on mange avec le café et qui a un peu un goût d'artichaut. Aider à préparer les semences. Aider et apprendre à repiquer des plantes, boutures pour que Théo puisse les vendre par la suite. Apprendre des astuces pour valoriser au maximum chaque production. Par exemple, la carrosse d’açaï est récupérée pour être mise au fond des pots. Comme les boules argiles, elles permettent d’aérer la terre et en plus apportent des nutriments !


« La meilleur forme de dire est faire »


Vendredi 9 juin - agrovilla [7] vs assentamento


Ce matin nous partons visiter l'agroville de Mosqueiro. Quand l'accapamento a commencé, tout le monde habitait ici. Tout le monde était réuni pour travailler, construire le futur de l'assentamento et se protéger des violences de la ville. Seulement, les maisons sont loin du champs. Chaque jour, les agriculteurs doivent marcher pour aller travailler. Alors, en 2005 beaucoup décident d'aller construire leur maison dans leur champs. Beaucoup de maisons sont abandonnées. Aujourd'hui, les habitants de l'agroville ne sont plus des agriculteurs mais des personnes qui travaillent à la ville. Il reste l'association du MST qui organise des formations agroécologiques mais la bibliothèque et l'école ont été fermées en raison de tensions internes au sein du mouvement (rien ne peut être parfait...). Et puis, ces formations ne touchent plus autant de personne qu'au début. Beaucoup de personne sont parties, ont vendu leur parcelle à des gens pas forcément agriculteurs et qui n'ont pas forcément la fibre agroécologique. L'assentamento a réussi à vivre 10 ans sans utiliser de produit chimique mais aujourd'hui certains agriculteurs ont plus confiance dans le technicien qui est en faveur de leur utilisation que dans les cours du MST. Dans l'assentamento Martires de Abril, seul 5 des 10 noyaux [8] travaillent dans cette vision de l'agroécologique.

Association du MST Maison d'un des militants du MST au sein de l'agroville


Malheureusement d'un rêve collectif on aboutit vite à des désirs individuels. Chacun chez soi, chacun ses aspirations. Mais Paulinho et Carla n'ont pas fini de rêver pour le groupe, pour leur communauté, pour la jeunesse brésilienne. Au sein de l'agroville se cache un lieu exceptionnel. Au sein d'une forêt se cache les restes de la folie de l'ancien propriétaire: une immense piscine. Aujourd'hui les jeunes des alentours viennent s'y amuser et flâner. Le couple de militants aimerait transformer ce lieu en un lieu de formation et d'éducation sportive. Profiter de ces infrastructures pour donner aux jeunes un endroit où faire de la natation et d'autres sports. Profiter de ce cadre pour apprendre aux jeunes à cohabiter avec la nature. Et pourquoi pas l'ouvrir sur le monde en faisant des échanges avec des étudiants d'autres pays ? Nous aussi on a vu le potentiel du lieu, un lieu rêver pour apprendre ... Peut être que vous aussi, après cette courte description, vous aurez envie de participer à la création de ce projet. Contactez nous pour en savoir plus !

Forêt autour de l'agroville Reste de l'ancienne fazenda La fameuse piscine


Direction un autre assentamento du MST: Paulo Fontes. Aujourd'hui, comme toutes les deux semaines, un groupe de l'assentamento entretient la pépinière. La prochaine fois ce sera au tour d'un autre (quand on vous disait que le MST est un mouvement collectif). Malheureusement quelques personnes ne viennent plus travailler alors que les plants préparés servent pour tout l'assentamento. Ici, ils ont eu la chance de pouvoir participer à un projet PROSAF. C'est un projet qui doit permettre la reforestation des exploitations par l'installation de systèmes agroforestiers. Ils ont donc reçu des fonds pour développer la pépinière: système d'irrigation et plants. Un tracteur est venu nettoyer les parcelles et les terrains ont été chaulés. Cependant, on a trouvé un peu bizarre de couper toute la forêt pour replanter après des arbres et ne pas profiter de la matière organique coupée pour protéger le sol. Mais il est sur qu'un tracteur ça va plus vite que couper les branches une à une ...

Dans cet assentamento, il y a eu aussi des financements pour développer un projet d'exploitation de la sève de caoutchoutier. Un groupe de femme travaillait sur sa transformation mais il avait pris fin après des conflits d'intérêts. La production vient juste de reprendre.

Travail collectif dans la pépinière Parcelle du projet Prosaf Production de set de table à partir de caoutchouc



Samedi 10 et dimanche 11 juin – Bienvenu au SAPO


Le dernier assentamento que nous visitons se trouve près de Castanhal (google map est ton ami): assentamento João Batista II. Nos compagnons d'aventure seront Sebastien, dit Saba, et Isabella. Encore des militants de longues dates, des enfants d'agriculteurs qui ont quitté la ville pour venir habiter dans cet assentamento, le premier de la région, créé dans les années 90. Ici, il n'y a pas eu de lutte, l'assentamento a été très vite créé et tout autour de nombreuses communautés se sont développées. Nous nous trouvons a une vingtainène de kilomètres de la ville, ville qui est desservie par un seul bus par jour. Il faudra donc avoir vendu toute sa marchandise avant midi pour pouvoir retourner à temps à l'assentamento. A la fin de la matinée sonne donc l'heure de la braderie, l'heure des revendeurs heureux ...



La dame de l'agroforesterie, c'est elle, Isbella. C'est elle qui a planté tout le SAF autour de la maison. Lui a planté des parcelles de murici car sa voisine lui avait passé des semences. Pas très agroécologique ces parcelles, il manque un peu de diversité... Aujourd'hui il veut diversifier ces parcelles pour les transformer en SAF. L'autre problème du murici, c'est qu'ils n'ont pas les machines pour extraire la pulpe qui est beaucoup mieux valorisée que le fruit en lui même. A quand la coopération ? Dans cette exploitation il reste également de l'espace pour que des étudiants viennent mette en place un système agroforestier. Avec un challenge ici : il n'y a pas de point d'eau. Le couple doit aller chercher son eau chez le voisin. Des étudiants de l'université sont déjà venus analyser l'exploitation car elle n'est pas vraiment comme les autres. On est au SAPO, système agroécologique de production organique. L'enfant du LAPO. Ici on ne fait pas que produire, le but principal est la formation, l'éducation de la jeunesse du monde rural. C'est pour cela qu'un lieu est réserver pour venir travailler ensemble, se former sur des techniques agroécologiques. Malheureusement après avoir accueilli quelques séminaires, le lieu semble un peu abandonné. La pépinière aurait besoin d'un petit rafraîchissement mais Saba commence à fatiguer ... Il continue tout de même à expérimenter des cultures, des associations pour que le lieu reste une vitrine. Des personnes devraient bientôt venir lui donner un coût de main.

Saba devant les muricis Etude de l'exploitation Saba explique ses expériences Pépinière dans la parcelle de formation

Ici ce n'est pas le système de Saba, c'est le système construit par les idées, la rencontre de plusieurs personnes !

Puisque avec Saba on a beaucoup parlé d'éducation, on est allé visiter l'école de l'agrovillle. Ici on vient étudier de la maternelle au lycée. Les 300 élèves doivent donc se partager les salles et ne peuvent pas venir étudier toute la journée (alors ça voudrait dire qu'en France on a de la chance ?). Cette école a été créée par le MST mais aujourd'hui il n'y a que trois militants qui y travaillent. On en a rencontré une qui essaie de prendre l'agriculture comme support pour faire apprendre les disciplines traditionnelles. Son but est de revaloriser le métier de paysan, montrer l'importance du monde rural. Cependant, elle nous parle de la difficulté de transmettre ces notions lorsque toute l'équipe pédagogique n'a pas la même vision. Il y a de nombreux professeurs qui viennent de la ville, qui viennent seulement pour donner leur cours, un cours académique, puis repartent. Pour elle, cela casse tout ce qu'elle a essayé d'inculquer... A méditer !

Entrée de l'école Enfants de l'agroville


Alors, qu'est ce qu'on a retenu de cette semaine ?

Plus que de systèmes agroforestiers, ici on nous a parlé d'agroécologie. Mais pas de l'agroéocologie comme une simple science d'ingénieur agronome (sans vouloir vous offenser). Ici faire de l'agroécologie c'est dire non au monde de la mort ; c'est dire oui au monde de la vie. Ici on échange le capitalisme contre de la coopération et de l’égalité. On troque les monocultures pour la diversité. Et contre l'aliénation des agriculteurs par les firmes de produits phytosanitaires, on prône une éducation du monde rural ! Il ne peut y avoir de réforme agraire sans éducation, sans formation. Ici, on lutte pour une transformation sociale, pour une prise de conscience dès le plus jeune age de l'importance de l’agriculture, de la production de nouriture en harmonie avec la nature. En coopération avec la nature ... De la coopération entre les hommes.

Cependant, il est plus simple d'écrire ces belles paroles que de les mettre en action

L'être humain est un être de passion, trop souvent ramené à son propre égo... Les relations entre les hommes sont parfois bien compliquées et freinent ainsi le développement de nombreux projets !

De plus, la foi militante peut effrayer, exclure même ... il est important d'être mesurer pour pouvoir réunir. Pas facile cette affaire, celle de construire le monde des hommes ...

“À organização e a luta coletiva é fundamental para construir qualquer experiência agroécologica !” [9]


[1] Nous sommes arrivées à Belém

[2] Exploitation pour l'élevage de bétail, souvent sur de très grand espace.

[3] Institut National pour la reforme agraire

[4] boule frite de manioc, le plus souvent fourrée au poulet. Demandez à Maud elle adore.

[5] barbecue brésilien

[6] herbe qui alimente les pâturages brésiliens

[7] Terme trouvant son origine en ex-URSS au tant des Kolkhozes. Ensemble de l'agglomération rurale regroupant les habitations collectives.

[8] Dans chaque assentamento du MST, les familles sont regroupées en noyaux pour travailler ensemble. Dans chaque noyau est choisi deux responsables, un homme et une femme.

[9] "L'organisation et la lutte collective sont fondamentales pour construire n'importe quelle expérience agroécologique" Mari de Théodara, militant du MST et formateur

l'INRA brésilien


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