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Quand le SERTA reboise une terre désertique !

Pour se remettre dans la langue, Clémence est partie un peu plus tôt que ses acolytes. Elle s’est rendue au SERTA (Service des Technologies Alternatives) un centre de formation sur l’agro-écologie situé dans le sertão. A l'inverse de l'Amazonie, cette région du Nordeste est connue pour son climat semi-aride et ses intenses périodes de sécheresses.


Au Serta d'Ibimirim, il n’a pas plu depuis 6 ans. Les sécheresses consécutives ont asséché le lac et le barrage hydraulique destiné à alimenter la ville a été abandonné. C’est d’ailleurs dans ces locaux que le Serta s’est installé et cela fait près de 25 ans que Sebastião et ses collègues redonnent vie à ce lieu alors abandonné et désertique. Un terrain très sableux, peu profond et des conditions climatiques difficiles ne les ont pas empêché d’y créer ce centre de formation qui soutien l’agriculture familiale et qui redonne vie à cette zone rurale délaissée par l'Etat.


En 2005, ils décident de reproduire la Caatinga, cette forêt épineuse et riche en biodiversité typique du sertão, sur l’ancien terrain de football. Ils plantent alors Cactus, Araticum, Caju, Manguier, Umbu, Pitomba… mais aussi quelques gourmandises : Goyavier, Cocotier, Acerola ou encore Citronnier.


En douze ans, sur un terrain sec comme ci dessus à gauche, la forêt a repris le dessus !

 

Après avoir planté les arbres et irrigué les premières années, les premiers fruits sont arrivés au bout de 5 ans ! L’idée étant de reconstituer le sol, tout ce qui tombe au sol reste au sol.

Les branches, les feuilles, les fruits tombés protègent le sol du soleil, de l’évaporation, mais constituent également un habitat pour les insectes et autre faune du sol et surtout apportent de la matière organique. Que de bons ingrédients pour redonner vie à la terre !

D’ici peu il sera possible d’y planter des cultures dans les zones éclaircies et d’y pratiquer l’agroforesterie...

Voici quelques anecdotes sur la flore de la Caatinga ! [2]





L'Umbu : Le fruit est très apprécié des brésiliens, et peut être transformé en gelées, glaces et bonbons. Cet arbre est également connu pour sa grande capacité à stocker l’eau dans ses racines, une qualité nécessaire pour survivre aux longues périodes de sécheresses ! Les racines sont également consommables pour l’homme et les animaux.

Cajou : Et oui, les Noix de Cajou dont nous sommes si friands viennent de ce fruit ! L’anarcadier (l’arbre) est originaire du Nordeste et ici, à l’inverse de la France, c’est la pomme de cajou qui est consommée et non la noix.

Mandacaru : grâce à sa grande capacité de captation et de rétention d'eau, ce cactus survit aux sécheresses. Mis à part son rôle important dans la restauration des sols dégradés, il sert également d’aliment pour les animaux et produit un fruit violet comestible par l’homme. L’éclosion de la fleur dure seulement le temps d’une nuit durant laquelle les insectes viennent la féconder, un vrai spectacle !

Até mais ... !

 

[1] Le climat semi-aride est défini comme la zone dans laquelle les précipitations sont, certaines années, insuffisantes pour y maintenir les cultures et où l'évaporation excède souvent les précipitations

[2] Source : http://www.cerratinga.org.br/mandacaru/

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